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COMMUNIQUÉ DES OCCUPANT.E.S DE LA SALLE E0.06 (E13.12) SUR LA PRESENCE POLICIÈRE À LA FAC DE DROIT, CES LUNDI 11 ET MARDI 12 FÉVRIER.

– Ce lundi 11 et ce mardi 12 février, la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales a été le théâtre d’un déploiement de forces de police alors même que le doyen de la faculté a affirmé ne pas être au courant des raisons de cette présence le lundi, et déplore une présence de fonctionnaires de police en uniforme ce mardi. Suite à cela, nous considérons l’urgence de nous exprimer sur ces évènements et d’affirmer, plus que jamais, « Policiers, Hors De Nos Facultés » –

« Hier soir, ce lundi 11 février, aux alentours de 19h30, alors que tout était calme sur le campus Moulins, deux policiers qui stationnaient depuis un moment devant la faculté sont rentrés sans raison apparente dans notre lieu d’étude.

La faculté des sciences juridiques, politiques et sociales étant un campus « fermé », les policiers ont été obligés de passer par la seule entrée ouverte, où des vigiles se trouvent pour habituellement filtrer les étudiant.e.s par le biais de la présentation des cartes étudiantes. Personne, à notre connaissance, n’a autorisé ces policiers à rentrer dans la faculté. Leur présence est donc totalement injustifiée et inadmissible.

Cette absence d’autorisation rompt purement et simplement le principe de franchise universitaire. La « franchise universitaire » est le terme qui désigne le statut dont bénéficient en France les universités et selon lequel les forces de l’ordre ne peuvent y intervenir sans leur accord (article L712-2 du code de l’éducation).

C’est d’ailleurs ce que s’est demandé un étudiant du campus (la personne au milieu de la première photo). Cette personne est allée demander aux policiers les raisons de leur présence, tout en essayant de savoir s’ils avaient une autorisation de l’Université de Lille. Les policiers ont répondu que c’était à eux de poser les questions, ils ont contrôlé l’étudiant en question et l’ont menacé de le convoquer au commissariat ultérieurement. L’étudiant a alors demandé le motif de sa potentielle future convocation, ce à quoi ils s’est vu répondre avec arrogance qu’il ne serait pas difficile d’y trouver une raison et que « la police, ce n’est pas la poste ».

Aujourd’hui, ce mardi 12 février, à 15h, un policier en uniforme (deuxième photo) accompagné de deux agents des services des renseignements généraux habituellement habilités au maintien de l’ordre sur les manifestations lilloises, ont à nouveau pénétré notre lieu d’étude. Un petit groupe d’étudiant.e.s mobilisé.e.s dans l’occupation de la salle E0.06 (E13.12) a aussitôt entrepris d’obtenir des informations auprès du doyen, qui, affirmant connaitre les raisons de ce dispositif sur les lieux (dont l’objet était la sécurisation et le repérage du terrain en raison de la venu prochaine d’un ministre dans la faculté), a déploré l’utilisation de policiers en uniforme.

Aussi, certains de ces policiers ont outrepassé leur mission en venant effectuer un repérage aux abords de la salle occupée.

Concernant les événements de ce lundi soir, le doyen nous a assuré ne pas avoir connaissance des raisons de la présence de ces policiers, la présidence de l’université n’a pas répondu à nos demandes sur cette question.

Nous sommes ici dans une situation, où des fonctionnaires de police violent de façon présumée inconsciente, les règles de droit qui sont censées régir et fonder la légitimité de leur action. Dans ces conditions, il devient difficile d’être assuré du bien fondé de telles opérations, nous estimons être en droit de redouter l’utilisation abusive de dispositifs de police dans un but de répression politique. Nous avons bien entendu noté que la recrudescence de la présence policière (a priori non autorisée) sur la fac faisait écho à la mobilisation récemment débutée et l’occupation de la salle E0.06.

Nous réclamons, que ces interventions au sein d’un campus, ne respectant pas l’article L712-2 du code de l’éducation, cessent immédiatement.

Nous restons mobilisé.e.s, vous pouvez nous rejoindre dès maintenant dans la salle occupée.

Les occupant.e.s de la salle E0.06 (E13.12) »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié le 12/02/2019

Communiqué des occupant.e.s de Lille 2 sur la présence policière

  • février 12th, 2019
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COMMUNIQUE DES OCCUPANT.E.S DE LA SALLE E0.06 DE LA FACULTÉ DE DROIT DE LILLE

« Dans le cadre de l’appel à la grève générale illimitée qui commence ce 05 février 2019, nous, étudiant.e.s mobilisé.e.s pour un enseignement supérieur accessible à tou.te.s, avons décidé de nous réapproprier la salle E0.06 (rebaptisée E13.12) .

→ Quelles sont nos revendications ?

Nous nous mobilisons depuis déjà plusieurs mois contre la hausse des frais d’inscriptions pour les étudiant.e.s étranger.ère.s, mesure raciste qui nécessite une riposte étudiante. Comme le prévoit le rapport de la Cours des Comptes, le pouvoir s’occupera aussi de tes créances d’ici 2020, si toutefois tu as le privilège de passer le tri social qu’opère Parcoursup. Nous réclamons l’abrogation de la loi ORE.

La logique néo-libérale de marchandisation du savoir nous conduit vers la destruction d’un système universitaire ouvert à tou.te.s. Les coupes budgétaires, voulues par le gouvernement et opérées par la présidence de l’université de Lille, sont vectrices de la précarisation des enseignant.e.s et des personnels universitaires, ce qui ne cesse de détériorer nos conditions d’études. Puisque leurs conditions de travail sont nos conditions d’études, la titularisation des vacataires est une nécessité.

La précarité des conditions de vie étudiante nous positionne de fait en soutien avec les luttes sociales en cours. Face à une loi anti-casseurs qui entend contraindre notre droit de manifester et criminaliser nos revendications, nous nous indignons de la casse sociale accélérée entreprise par nos gouvernant.e.s.

La police révèle le visage violent du gouvernement face aux contestations. Elle opère un contrôle social fort sur toute personne qui sort de la norme, qui n’est pas résignée. Cela se manifeste, depuis trop longtemps, depuis les quartiers jusque dans les manifestations en passant par les lycées. Nous refusons la mutilation des corps comme seule réponse politique. Nous apportons notre soutien aux mutilé.e.s et aux proches des assassiné.e.s.

→ Pourquoi se réapproprier cette salle ?

Tout d’abord, nous voulons dépasser le stade de diffusion de nos revendications par de simples tracts. Nous voulons faire de ce lieu un point d’ancrage pour que les étudiant.e.s discutent et s’organisent.

Il s’agit ainsi de se retrouver ensemble pour produire du savoir, à égalité, et réfléchir aux moyens de défendre une vision émancipatrice de la faculté favorisant les connaissances libres et partagées.

Notre objectif est de permettre l’émergence des discours et techniques de lutte contre toutes les formes d’oppressions (sexistes, racistes, patriarcales, de classes, transphobes, homophobes, …). Cette réappropriation de salle possède un caractère offensif pour massifier par l’action, l’inaction favorisant nos gouvernant.e.s.

À chaque occupation, à chaque manifestation qui sort du cadre que l’on nous impose, à chaque fois que l’on déroge à ce que l’on attend de nous, c’est le capitalisme qui tremble. Ripostons avec les seules armes qu’il nous reste. Grève, blocage et sabotage.

VOUS SEREZ TOU.TE.S LES BIENVENU.E.S EN E0.06 »

Publié le 05/02/2019

Communiqué des occupant.e.s de Lille 2 – février 2019

  • février 6th, 2019
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